- Pourquoi une réserve régionale ?
La CEDEAO a fait de la prévention et de la gestion des crises alimentaires et nutritionnelles une partie intégrante de sa politique agricole. A cet effet, les chefs d’Etats ont décidé de la création d’une Réserve Régionale de Sécurité Alimentaire par Acte additionnel[1] au Traité révisé de la CEDEAO en février 2013. Cette Réserve régionale est destinée prioritairement à des opérations d’urgence en cas de crise conjoncturelle majeure dans un ou plusieurs pays.
La RRSA s’inscrit dans le Programme Régional d’Investissements Agricoles (PRIA) dont un des objectifs est ciblé sur « la réduction de la vulnérabilité alimentaire et la promotion de l’accès durable à l’alimentation ».
En rappel, la crise alimentaire induite par la flambée des prix de 2007/08 a profondément changé la donne en matière de sécurité alimentaire au plan mondial et régional. Les analyses révèlent, par ailleurs en Afrique de l’Ouest, que la hausse des prix internationaux n’est pas le seul facteur de crise. Depuis le début des années 2000 et malgré l’absence de sécheresse majeure, la région connaît, notamment dans sa partie sahélienne, des crises alimentaires et nutritionnelles répétitives. La question des stocks de sécurité physique est ainsi revenue sur le devant de la scène pour mieux faire face à ces chocs.
La RRSA constitue la troisième ligne de défense pour prévenir et gérer les crises alimentaires. Elle est complémentaire des stocks de proximité (première ligne de défense au niveau des villages et des communautés) et des stocks nationaux de sécurité alimentaire (deuxième ligne de défense) détenus par les Etats. La stratégie de la CEDEAO comprend le déploiement et le renforcement de ces trois lignes de défense.
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